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La vision de Gabriel Mokia pour un Congo économiquement souverain.

Journaliste : Puisque nous sommes tous Congolais, nous n'avons qu'une seule nation, la République Démocratique du Congo, notre patrie. Nous avons le devoir de l'aimer et l'obligation de la faire développer à travers notre sens patriotique et nos belles actions. Chers patriotes, il est temps. Rejoignez-nous dans la campagne citoyenne et éducative de sensibilisation sur le changement de mentalité : Zala, bon citoyen. Nous nous sommes déplacés parce que nous avons besoin de lui. Lui, c'est un acteur politique majeur de la République Démocratique du Congo. Un homme qui a une histoire et qui a su se faire connaître du peuple congolais par son propre lobbying, pas derrière quelqu’un. Le Président Gabriel Mokia Mandembo est ici avec nous aujourd'hui. Président Gabriel Mokia, soyez le bienvenu.

Gabriel Mokia : Merci beaucoup.

Journaliste : Président Mokia, vous avez été candidat à l’élection présidentielle de 2018, et vous êtes une figure reconnue en RDC. D'entrée de jeu, une question simple : êtes-vous fier d’être Congolais ?

Gabriel Mokia : Oui, bien sûr. Je suis né ici, je suis Congolais et je le resterai. C’est un honneur pour moi de représenter mon pays, la République Démocratique du Congo.

Journaliste : En tant que Congolais, vous assumez votre fierté. Cependant, certains Congolais, notamment ceux de la diaspora, préfèrent garder une double nationalité. Que pensez-vous de cela, surtout en tant que président d’un parti politique ?

Gabriel Mokia : La nationalité congolaise est indivisible selon la loi. Mais dans la pratique, on voit que certains jonglent entre la nationalité congolaise et celle d’un autre pays, souvent européen. Cela crée une ambiguïté. Moi, je ne suis pas au gouvernement pour imposer des changements, mais j’observe comment notre pays est géré et je garde mes opinions pour moi afin de ne pas attirer de répercussions inutiles.

Journaliste : Et quelle place accordez-vous à la diaspora congolaise dans le développement du pays ? Est-elle importante selon vous ?

Gabriel Mokia : Malheureusement, je pense que notre diaspora est souvent source de discorde. Beaucoup passent leur temps à insulter et à dénigrer le pays et ses autorités sur les réseaux sociaux. Contrairement à d'autres diasporas comme celles de Côte d'Ivoire, du Mali ou du Sénégal, qui restent respectueuses de leurs pays, nous, Congolais, mettons nos problèmes en place publique. Cela nuit à l’image du Congo et complique les choses pour ceux qui veulent véritablement contribuer au développement du pays.

Journaliste : Vous trouvez donc que la diaspora congolaise est dans la distraction, comparée aux autres, comme celles du Nigéria ou de l’Afrique du Sud ?

Gabriel Mokia : Absolument. Les autres apportent des bagages intellectuels, des compétences, des investissements. Ici, beaucoup de ceux qui reviennent ne font que des petits projets. Après 20 ou 30 ans en Europe, certains ne contribuent que très peu au pays. Il faudrait que cette diaspora s’organise mieux pour apporter une véritable plus-value au Congo.

Journaliste : Revenons à l'économie. Vous êtes un homme d'affaires ayant traversé différentes époques, notamment celle de Mobutu. Comment comparez-vous la manière dont les commerçants congolais s'organisaient à cette époque par rapport à aujourd'hui ?

Gabriel Mokia : À l’époque de la Deuxième République, j'étais commerçant et je faisais des exportations. Aujourd'hui, les commerçants se concentrent sur l’importation. Cette différence est cruciale. Quand nous exportions, nous générions des devises pour le pays. Maintenant, les devises profitent aux importateurs étrangers, tandis que les commerçants congolais peinent à se faire une place.

Journaliste : Pensez-vous que les banques congolaises d’aujourd'hui soutiennent suffisamment les entrepreneurs locaux ?

Gabriel Mokia : Non. À l’époque, des banques comme la Banque Zaïroise du Commerce Extérieur (BCZ) nous soutenaient dans nos exportations. Aujourd'hui, même avec des garanties, il est difficile pour un Congolais d’obtenir un crédit. Les banques favorisent les étrangers. Cela décourage nos entrepreneurs locaux et les empêche de se développer.

Journaliste : Vous avez mentionné la création d’une classe moyenne comme un objectif important. Pourquoi est-ce crucial pour le développement du pays ?

Gabriel Mokia : Une classe moyenne forte est indispensable pour la stabilité et la prospérité économique. À l’époque de la zahirisation, Mobutu avait permis à de nombreux Congolais de s’impliquer dans l’économie en leur cédant des entreprises étrangères. Aujourd'hui, cette classe moyenne a disparu, et cela a affaibli notre tissu économique. Si je me représente un jour, mon objectif sera de recréer cette classe moyenne.

Journaliste : Pour terminer, vous êtes un soutien déclaré de l’Union Sacrée. Pensez-vous que l’entourage du président Félix Tshisekedi est à la hauteur ?

Gabriel Mokia : Je pense que le président est entouré de mauvais collaborateurs. Cela commence par son entourage proche, qui ne laisse pas passer les vrais soutiens. Moi-même, j’ai été appelé plusieurs fois par le président, mais à chaque fois, je n'ai pas pu le rencontrer à cause de son entourage. Cela nuit à la réussite de son mandat.

Intervieweur : Il y a des personnes qui bénéficient, qui touchent certaines choses, mais nous, on est mis à l'écart. Comment allons-nous mener ce combat ? Devons-nous laisser le Président de la République seul face à ces enjeux ?

Gabriel Mokia Mandembo : C’est vrai que certains députés nationaux évoquent la nécessité de respecter la Constitution, mais pensez-vous que cette Constitution restreint l’action du chef de l’État ? Elle semble l’avoir menotté. Dans notre situation, certains membres de l’Union Sacrée exercent du chantage sur lui, menaçant de quitter la coalition s’ils n’obtiennent pas plus de postes.

Intervieweur : Donc vous soutenez le chef de l’État malgré tout ?

Gabriel Mokia Mandembo : Absolument. J'ai soutenu le président Félix Tshisekedi dès le début. Je l’ai toujours soutenu, tout comme j’ai soutenu son père. Les problèmes viennent de son entourage, notamment de certains jeunes conseillers. Le jour où il se rendra compte de cela, il les sanctionnera. Je ne trahirai pas le chef de l’État. Ceux qui ont reçu des ministères menacent de quitter l’Union Sacrée parce qu’ils veulent plus de postes, mais c’est du chantage. Le peuple a confié un mandat à Félix, il doit l’exercer sans être manipulé.

Intervieweur : Certains estiment qu’il faut changer la Constitution pour faciliter la gouvernance, ou que le chef devienne plus autoritaire. Qu'en pensez-vous ?

Gabriel Mokia Mandembo : Non, la Constitution ne doit pas être changée pour permettre l’autoritarisme. Ce qu’il faut, c’est que le chef de l’État prenne ses propres décisions sans céder aux chantages. S’il y a de la frustration, tant pis. Il vaut mieux que ce pays soit dirigé par un Congolais, même si certains se plaignent de ne pas obtenir ce qu’ils veulent.

Intervieweur : Il y a eu des libérations de prisonniers, et certains d'entre eux auraient repris des activités criminelles. Est-ce que ces libérations sont dangereuses pour la société ?

Gabriel Mokia Mandembo : Oui, un voleur ne change pas. Mais le problème est plus profond. Beaucoup de personnes sont en prison pour des délits mineurs, comme voler de l'eau pour survivre. Nous devons être plus justes dans notre système judiciaire.

Intervieweur : Vous avez aussi parlé de votre expérience face à la corruption. Quel est votre point de vue sur ce fléau ?

Gabriel Mokia Mandembo : La corruption est toujours présente. J'ai moi-même été victime de tentatives de corruption à l'APLC (Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption), mais j'ai refusé. C’est une pratique qui gangrène l’administration. Ceux qui détournent des millions doivent être arrêtés et rembourser ce qu'ils ont volé.

Intervieweur : Quel est votre sentiment face à la comparaison entre certaines villes en Afrique du Sud et la RDC, en termes d'infrastructures et de développement ?

Gabriel Mokia Mandembo : J'ai été impressionné par la ville de Durban, en Afrique du Sud. C'est une province, mais elle est bien plus développée que certaines de nos provinces en RDC. L’argent que certains volent aurait pu servir à construire des villes aussi modernes chez nous, mais nous continuons à être confrontés au manque d’infrastructures.

Journaliste : Président Gabriel Mokia, merci pour votre temps et votre éclairage sur ces questions.

Gabriel Mokia : Merci à vous.

 

Glossaire des termes utilisés dans l’interview :

  1. Diaspora : Ensemble des Congolais vivant hors de la République Démocratique du Congo, particulièrement en Europe et en Amérique.

  2. Nationalité indivisible : Principe juridique selon lequel un citoyen d’un pays ne peut pas posséder simultanément plusieurs nationalités. En RDC, la loi interdit la double nationalité.

  3. Union Sacrée : Coalition politique mise en place par le président Félix Tshisekedi, composée de divers partis politiques, y compris d'anciens opposants et soutiens du régime.

  4. Zahirisation : Politique menée sous le régime de Mobutu dans les années 1970 visant à transférer la propriété d’entreprises étrangères aux citoyens zaïrois (nom de la RDC à l’époque).

  5. Classe moyenne : Segment de la population ayant un niveau de vie intermédiaire, souvent considérée comme un pilier du développement économique grâce à son pouvoir d’achat et ses investissements.

  6. Importation : Acte d'acheter et de faire venir des biens et services d'un autre pays pour les vendre localement.

  7. Exportation : Vente de biens et services produits dans un pays vers un autre pays. Mokia considère cela comme une activité cruciale pour générer des devises pour la RDC.

  8. Banques congolaises : Institutions financières locales qui, selon Gabriel Mokia, ne soutiennent pas suffisamment les entrepreneurs nationaux par rapport aux investisseurs étrangers.

  9. Deuxième République : Période de l’histoire de la RDC sous le régime de Mobutu Sese Seko, caractérisée par la centralisation du pouvoir et des réformes économiques comme la zahirisation.

  10. Lobbying : Activité d'influence exercée sur des décisions politiques. Dans le contexte de l'interview, Gabriel Mokia souligne son indépendance et sa capacité à s’imposer en politique sans "appui derrière quelqu'un".

 

 

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